Novembre 2025 : publication Ecology and evolution
Early Biogeography of Otophysi Points to the Neotropics as the Cradle of Characiphysan Fishes
Les eaux douces représentent moins de 1 % de la surface terrestre et seulement 0,02 % du volume aquatique habitable disponible, mais elles abritent près de la moitié des 35 500 espèces connues de poissons osseux. Les poissons ostariophyses représentent 70 % de la diversité totale des poissons d’eau douce, avec environ 12 000 espèces réparties dans cinq ordres très riches en espèces. Ils représentent un rayonnement évolutif majeur, dont les relations phylogénétiques internes font encore l’objet d’un débat intense. Afin de mieux comprendre leur histoire évolutive et leur origine, nous avons reconstitué leur phylogénie à l’aide d’un échantillonnage taxonomique dense et d’un ensemble de données combinées provenant de génomes mitochondriaux complets et de séquences de quatre gènes nucléaires. Les relations phylogénétiques et les temps de divergence ont été déduits à l’aide d’approches bayésiennes et de maximum de vraisemblance, ainsi que d’analyses de datation moléculaire sur un ensemble de données de 687 espèces ostariophyses, comprenant 21 701 positions alignées, dont 15 707 sites variables. Nous avons également appliqué un modèle basé sur la reconstitution de la zone ancestrale par maximum de vraisemblance afin d’étudier l’histoire évolutive précoce des otophyses. Nos analyses ont abouti à une hypothèse phylogénétique hautement étayée pour les otophyses, soulignant le rôle de la tectonique des plaques dans le déclenchement de multiples événements de divergence, ainsi que dans les changements d’aire de répartition qui ont suivi.
Ces conclusions sont en outre corroborées par la contraction de la ceinture tropicale, qui a commencé à la fin du Crétacé et s’est poursuivie tout au long du Paléogène. Nos résultats confirment la divergence entre les Cypriniformes et les Characiphysi comme conséquence de la rupture entre la Laurasie et le Gondwana. L’origine des Characiphysi remonte au Gondwana occidental, et l’expansion ultérieure du groupe ne peut s’expliquer sans invoquer une dispersion transcontinentale au cours du Crétacé supérieur-Paléocène.

Fig. 3: Time tree estimated using 11 fossil calibrations (Table 1) with a discrete model and λ = 10. The nodes associated to the origin of Ostariophysi (128 Ma), Otophysii (106 Ma), Characiphysi (94 Ma), Characiformes (89 Ma) and Characoidei (87 Ma) are highlighted with black circles.
Références
Lenglin A., Hidalgo M., Miranda G., De la Sota A., Caminade P., Belkhir K., Otero O., Antoine P.-O., Garcia-Davila C., Hubert N. 2025 – Early Biogeography of Otophysi Points to the Neotropics as the Cradle of Characiphysan Fishes – Ecology and Evolution, 15:e72431 – Doi.org/10.1002/ece3.72431


