7 000 000 d’années de réflexion
Ce partenariat avec l’équipe de l’Actualité Nouvelle aquitaine
permet d’aborder des sujets de société avec un regard paléontologique
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 134 Eté-Automne 2022
Aller-simple vers le passé
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 133 Hiver-Printemps 2022
Rêves de gosse
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 132 Eté-Automne 2021
La valse des espèces
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 131 Hiver 2021
Le corail du vivant
Vous avez été nombreux à adresser un virulent courrier à L’Actualité Nouvelle-Aquitaine pour protester contre une affirmation du précédent épisode de cette chronique. J’y indiquais que nous, Homo sapiens, vivions dans «un monde dominé par les bactéries». La plupart d’entre vous aura spontanément corrigé : les patrons de la planète, ce ne sont tout de même pas les microbes (même si certains sont assez doués pour nous pourrir la vie), mais bien nous, bipèdes superbes aux grands penseurs, aux cités étincelantes et aux compétitions de Ferret-Legging.
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 130 Automne 2020
Futiles fossiles
« Le monde d’après », qui ne saurait plus tarder, nous impose de nous recentrer sur ce qui importe vraiment. J’ai donc proposé, dans l’épisode précédent, de faire le point sur l’utilité de la paléontologie. Allons droit au but : la paléontologie ne sert strictement à rien. En effet, cette science ne sauve pas de vies – par définition, vous n’intéresserez les paléontologues que bien longtemps après avoir résolu tous vos problèmes quotidiens. Surtout, ses résultats ne génèrent pas de brevets et ne permettent pas l’éclosion de startups !
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 129 Eté 2020
L’arbre qui cache la forêt
Lorsque la vie de toute une espèce est bouleversée en quelques semaines, que de nombreuses vies ont été perdues et que bien d’autres sont en jeu, on peut franchement questionner l’intérêt d’une chronique traitant d’événements vieux de plusieurs millions d’années. Je souhaite donc prendre date : cette page rendra prochainement des comptes sonnants et trébuchants sur l’utilité d’étudier de vieux bouts d’os qui n’ont pas même eu le bon goût de se transformer en engrais. En attendant, puisque LA question que l’humanité tout entière se posait est résolue, je propose de reconsidérer un instant notre situation actuelle à l’aune du temps profond.
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 128 Printemps 2020
Fossil Star System
Non, la vieillesse n’est pas nécessairement un naufrage ; elle peut même être l’occasion de devenir une star. Quelle est la recette de ce miracle ? Prenez Lucy, l’australopithèque de 3,2 millions d’années. Avec près de 40 % de ses os, la bougresse est remarquablement bien conservée pour son âge. S’il n’en était resté qu’un bout de dent (cas général des très rares élus à la fossilisation), jamais elle n’aurait acquis sa notoriété mondiale.
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 127 Hiver 2020
La science des âges farouches
Quoi de mieux que la liberté et la puissance créatrice du dessin pour explorer des mondes lointains et insondables, peuplés de créatures ébouriffantes aux mœurs énigmatiques ? Ça tombe bien : la paléontologie poursuit exactement le même but. Des illustrateurs de génie ont ainsi frappé l’imaginaire collectif du xxe siècle par leur paléo-art.
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 126 Automne 2019
L’inter-quoi ?
Vous me demandez d’écrire un billet sur l’interdisciplinarité pour L’Actualité Nouvelle- Aquitaine. Non mais franchement, estce bien raisonnable ? Vous me dites que l’interdisciplinarité est à la mode et que nous autres, paléontologues, sommes bien placés pour en parler, puisque nous sommes à la fois biologistes et géologues. Mais si la science a passé tout le xxe siècle à se diviser en une myriade de disciplines bien cloisonnées, c’était bien dans un souci d’efficacité, non ? Nous, nous n’avons pas eu le choix, les fossiles se trouvent dans des couches sédimentaires ! Quant aux effets de mode, à l’échelle des temps géologiques… vous voyez un peu le ridicule ? Bref, si vous voulez le fond de ma pensée, chacun son métier, et les brontosaures seront bien gardés.
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 125 Eté 2019
Je pense donc je suis… un animal
Il y a peu, un ancien ministre affirmait publiquement ne pas pouvoir considérer les animaux comme nos frères car ils n’ont ni bibliothèques, ni écoles, ni histoire politique et culturelle. Au pays de Descartes, c’est monnaie courante, car la philosophie cartésienne identifie les animaux non-humains à des machines certes complexes, mais dénuées d’esprit. Dans un contexte évolutionnaire, l’humanité se distinguerait donc de la plèbe animale par son remarquable intellect né d’une hypertrophie cérébrale que tout le reste de la biodiversité nous envierait si elle le pouvait. En 1964, à l’occasion de la découverte d’Homo habilis et des plus anciens outils en pierre alors datés de 1,8 million d’années (Ma), des chercheurs se sont risqués à définir officiellement la capacité crânienne séparant l’humain de la bête : 600 cm3. Certes, c’est bien moins que nous (en moyenne 1 450 cm3), mais toujours plus que les chimpanzés et que les australopithèques (ouf !). Environ 200 ml de cervelle supplémentaire auraient donc permis au plus ancien représentant du genre Homo de savoir quoi faire de ses dix doigts.
L’ Actualité Nouvelle aquitaine n° 124 Printemps 2019
Marilyn, vous et moi, c’est de la biodiversité
Le métro file sous le bitume de Manhattan, la robe blanche plissée s’envole… et Marilyn Monroe entre dans la légende d’Hollywood. Toute à son œuvre de mythification, la caméra de Wilder révélait également la marque incontournable – et pourtant bien plus prosaïque – d’un autre star-system. Comme Lucy († 3,2 Ma1), Ardi († 4,4 Ma) et Little Foot († 3,7 Ma), Marilyn († 1962) était incontestablement bipède ! Elle a hérité de ce mode de locomotion habituel d’un continuum évolutif que la paléontologie retrace jusqu’à au moins 7 millions d’années : celui de l’humanité. Cette séquence d’espèces est issue d’un ancêtre partagé avec les chimpanzés et les bonobos, la “chimpanzité” étant en somme la sœur de l’humanité. Ceci implique que Marilyn et tous les autres Homo sapiens sont des primates hominoïdes et font donc partie du tissu vivant de notre planète, formé de millions d’espèces liées par une formidable imbrication de relations écologiques et une origine commune. Bref, Homo sapiens (Marilyn, vous et moi), c’est de la biodiversité.