March 30 2018: international seminar PALEVOPRIM n°5
Speaker
Michael Berthaume
Imperial College of London.
Topic
Plio-Pleistocene hominin dietary ecology.
Les homininés pliocènes ont connu un phénomène de radiation se traduisant par un accroissement de leur diversité taxonomique durant le Plio-Pléistocène – un tel phénomène étant régulièrement associé à des changements environnementaux et à des variations de régime alimentaire. D’une façon générale, dans le cadre d’une aridification croissante des milieux, les australopithèques auraient acquis des morphologies de plus en plus robustes en se tournant vers des aliments aux propriétés mécaniques de plus en plus contraignantes, tandis que l’inverse se serait produit pour les premiers représentants du genre Homo dans le cadre d’un changement de régime alimentaire et/ou de l’émergence de pratiques de cuisson/d’attendrissement de la nourriture. Pour tester ces hypothèses, de nombreuses méthodologies ont été développées, la plupart centrées sur l’étude des restes dentaires.
Différents aspects du régime alimentaire sont reconstruits par des approches différentes. Par exemple, les micro-usures dentaires renseignent sur les particules présentes dans/sur la nourriture ingérée en toute fin de vie, tandis que les isotopes du carbone de l’émail témoignent des végétaux consommés au cours du développement dentaire, et que la forme et la fonction des dents informent sur les processus sélectifs à l’échelle d’une lignée. Une connaissance étendue de l’écologie alimentaire des homininés ne pourra naître que d’une combinaison des résultats de ces diverses approches. Dans cette présentation, les travaux effectués sur la microusure, les isotopes stables du carbone et l’anatomie fonctionnelle des dents des homininés plio-pléistocènes seront passés en revue, et le couplage de leurs résultats sera discuté. Une analyse synthétique de ces données couplées aux mécanismes évolutifs permettra d’aborder la question de la partition des niches ayant conduit à l’avènement des australopithèques robustes et du genre Homo : quelles ont été les pressions sélectives à l’origine de l’évolution de ces taxons ?